dissertation sur les fables de la fontaine imagination et pensée

Eneffet fournie et l’implicite peuvent causer des problèmes à la compréhension du message et donc amener le lecteur à faire une mauvaise interprétation de la morale en effet Jean-jacquet roseau dans « mile ou de l’éducation » Livre second, critique les fables de La Fontaine qui selon lui seraient une mauvaise éducation pour les enfants. En effet, il est dit Lessentiel. Les Fables de La Fontaine ont toujours connu un immense succès, ce dont témoignent les enfants récitant encore les textes ou plusieurs metteurs en scène jouant les textes de La Fontaine, nombre d’auteurs (Queneau, Charpentreau) et illustrateurs du 20 e siècle qui mettent en valeur la critique sociale et morale. LaFontaine tout comme Voltaire ont bien vu l'intérêt de travailler sur de tels récits. La Fontaine pensait qu'une morale seule était ennuyeuse alors conjuguée à un récit, nous retrouvons les deux fonctions de l'apologue, plaire et instruire. L'aspect didactique est ainsi mis en évidence. Tout peut être dit ainsi. Nous pouvons prendre l'exemple du pouvoir des Aufil du recueil : . 2 analyses de textes . 1 commentaire de texte Le dossier est composé de 8 chapitres : 1 - Histoire littéraire : Le classicisme 2 - La Fontaine et son temps 3 - Présentation des Fables 4 - Les mots importants des Fables (fortune ; sagesse ; discours) 5 - Préparation à la dissertation 6 - La grammaire 7 - Groupement de textes : Imagination Essaywriting blog. Bac de français 2021-La littérature dâ idées: mettre en évidence les liens qui se nouent entre les idées, les formes et le contexte culturel, idéologique et social I like the discount system and your anti-plagiarism policy. Discount Code: 15OFFJUST4U Trouvé à l'intérieur â Page 463 et des que les Romains nous aient laissés ; et l'imagination nonton film the lion king 1994 sub indo. Bonjour tout le monde ! Voilà, j'ai une dissertation à faire sur les fables de la Fontaine et plus particulièrement leur aspect éducatif car en effet, Rousseau ne pensent pas quelles sont destinées aux enfants. Pour mon plan j'ai, dans une première partie illustré la thèse de Rousseau puis les antithèses. Ma prof m'a dit de ne pas faire 3 parties, je suis en seconde, ce n'est pas grave oui,j'ai commencer par le "non" de "est ce que les fables sont elles éducatives" mais il me convenait mieux comme ça puisque le "oui" est en fait les réponses au "non" . Je l'ai fait et je viens vous demander votre avis. Est ce que j'ai fais des fautes? Orthographe, syntaxe? Est ce que j'utilise un bon langage? N'est ce pas trop familier? Où est ce que j'ai fais des erreurs et quelles solutions me proposez vous? D'ailleurs, je suis nulle en annonce de plan, celui ci me parait pas top... Bref, j’aimerais savoir si selon vous, c'est une bonne disserte. Merci d'avance ce que j'ai fais attention, pavé Lorsque Jean De La Fontaine publia ses fables en 1668, il les dédicaça à des enfants ainsi, il annonça ouvertement ses aspirations didactiques. Le corbeau et le Renard », La Cigale et la Fourmi », nous avons tous appris à l'école ces Fables de la Fontaine qui connurent en leur temps un glorieux succès pour l'originalité des récits et le caractère attrayant du monde à peine un siècle plus tard, Rousseau, écrivain des lumières, critiqua ces fables dans Émile ou de l'éducation, un traité éducatif, Émile n'apprendra jamais rien par cœur, pas même les fables, pas même celles de La Fontaine, toutes naïves, toutes charmantes qu'elles sont » en effet, selon lui, la difficulté tant sur le fond que la forme des Fables de La Fontaine empêchent l’enfant d’accéder à la morale faute de compréhension qui les pousseraient aux vices. Dès lors, ont peut se demander si les fables de La Fontaine ne visent réellement que les plus petits. Que faut-il en penser ? Les fables ne sont elles pas une lecture pour les enfants ? Seraient-elles réservées aux adultes ?Nous verrons dans un premier temps que certes, Rousseau a raison sous bien des aspect néanmoins nous démontrerons, dans un second temps le dessein de Jean de La Fontaine. Enfin, nous conclurons par un compromis. Pour Rousseau, on ne peut instruire correctement les enfants à l'aide des fables car le langage est peu approprié à la psychologie de l'enfant, que les histoires sont pour la plupart du temps négatives et invraisemblable et que le sens moral qu'on veut lui transmettre sera mal interprété. Au point de vue de la forme, Les fables sont rendues complexes par leur vocabulaire, leur syntaxe et leurs allusions. En effet, Le niveau de langue dans les Fables de La Fontaine est soutenu et souvent peu compréhensible pour des enfants. Ce langage est imprécis, parfois contradictoire ou fait preuve de pléonasmes Le corbeau, honteux et confus ». Le manque d'explications au niveau du vocabulaire n' est pas assez explicite pour un enfant, par ailleurs, L'enfant demandera pourquoi l'on parle autrement en vers qu'en prose. Que lui répondrez-vous ? »souligne Rousseau car pour lui, la prose est plus intelligible que la poésie, De plus, de nombreuses allusions apparaissent, elles peuvent être historiques ou littéraires tels que celles de La Laitière et le Pot au lait avec Picrochole, Pyrrhus… », L’un étant guerrier risible inventé par Rabelais, l’autre un roi des Perses. On peut aussi voir des allusions mythologiques , par exemple dans les animaux malades de la peste, avec l’Achéron. Quel enfant sera t'il renseigné au préalable sur ces références, avant lecture de ces fables ? Au point de vue du sens,Il faut accorder à Rousseau que les fables présentent souvent une vision pessimiste de la vie, et pense que les fables sont d'une cruauté qui n'est pas éducative La Cigale n'a plus de quoi vivre et se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue » , le Loup a faim un loup survient a jeun qui cherchait aventure et que la faim en ces lieux attirait », les Animaux sont victimes de la peste ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés » ,c'est ainsi que Par le biais de ces animaux, La Fontaine montre la nature humaine sous un aspect déplaisant. Quel enfant souhaite connaître des horreurs pareilles ? Quelle enfant souhaite entendre des histoire triste ? Par ailleurs, Rousseau critique dans son traité le caractère invraisemblable des histoires racontées Les renards parlent donc ? Ils parlent donc la même langue que corbeaux ? » En effet, il pense que chaque vérité ou leçon doit être dite comme elle est et non pas cachée par une histoire servant d'habit que l'enfant ne pense pas à enlever. l’apologue, en les amusant, les abuses » Il ne faudrait donc pas leur énoncé une vérité déguisée, et donner des exemples concrets que l'enfant serait plus capable d' assimiler . L'auteur de l’Émile démontre également dans son ouvrage que les fables sont immorales, n’ont aucun intérêt pédagogique, risquent de ne pas parvenir à l'effet escompter et sont plus adaptées aux adultes. Effectivement, les trompeurs et les plus forts sont toujours représentés de manière avantageuses et les victimes sont souvent naïves Le Loup et l'Agneau » commence bien par La raison du plus fort est toujours la meilleure »… En outre, Il est rare que le lecteur s'apitoie sur le sort des victimes. De plus, Rousseau démontre que leur effet est contre productif vous croyez donner la cigale en exemple et ils prennent la fourmi », car en effet un enfant peut prendre le mauvais exemple puisque généralement il s'identifie au plus fort par désir de se mettre en valeur On n’aime point à s’humilier ils prendront toujours le beau rôle ; c’est le choix de l’amour-propre, c’est un choix très naturel. Or, quelle horrible leçon pour l’enfance ! », Par exemple dans le Corbeau et le Renard, l'enfant se mettra plutôt à la place du plus rusé, le renard. Aussi, risque-t-on de ne pas atteindre le but recherché, c'est à dire, transmettre la morale, car, bien que l'on enseigne aux jeunes enfants la bonté de la générosité, le Renard ici raille le corbeau qui pourtant, lui donne son fromage. On retrouve cette même situation dans La cigale est la fourmi, ainsi, la fourmi est sarcastique vis à vis de la Cigale et refuse de partager un seul petit bout de mouche ou de vermisseau » ici la morale implicite échappe aux enfants, au lieu d'y voir un éloge au travail, un éloge du partage, que feraient les enfants ? Ils se moqueront, des autres, profiteraient de leur générosité, prenant le Renard ou la fourmi pour exemple ? Qu’est ce que l'enfant tire de ces fables ? Qu'on y gagne à flatter hypocritement les autres, comme dans le Corbeau et le Renard ? La raillerie n'est pas à imiter, or, les fables se basent sur cette conduite immorale. De surcroît, l’enfant lisant La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le Bœuf » découvrirait l’orgueil et la jalousie, celui qui lirait Conseil tenu par les Rats » découvrirait l’égoïsme ,On s'aperçoit donc que les enfants ont du mal à percevoir le côté moral des fables, c'est pourquoi ce genre de lecture est plus adapté aux adultes, aux doctes, qui décèlent plus facilement un fond politique et philosophique plus complexe qu'il n'y paraît plus particulièrement à partir du Livre VII, où l' on constate que ces fables ne sont plus dédicacés aux enfants mais aux adultes comme Mme de Montespan, et où l'on trouve des récit abordant des sujets plus graves et difficiles d'accès pour les enfants comme dans la fable La Cour du Lion » Ne soyez à la cour, si vous voulez y plaire,Ni fade adulateur, ni parleur trop sincère, » qui critique les courtisans et leur influence du Roi et ce dernier , par conséquent, les fables visent des catégories précises de personnes ainsi que des règles pour bien se conduire dans la haute société, l'enfant n'est donc pas concerné. La thèse défendue par Rousseau,qui était le premier à avoir penser à la pédagogie et les moyens d'éducation envers les enfants, est, que si une fable use d'un vocabulaire trop soutenu, que le merveilleux ne cache pas la cruauté du récit et prend le pas sur l'argumentaire, ceci rend le récit infructueux car l'enfant ne comprend pas la morale implicite et, impressionné par l'esprit le plus rusé, mis en valeur par le merveilleux,mais bien souvent le plus hypocrite, risque de prendre cet exemple pour modèle. C'est ainsi que les fables ne puissent être éducatives pour de jeunes personnes. A présent nous nous intéresserons à une seconde partie. Nous verrons dans cette seconde partie que le récit, que l'on nomme le corps » peut être tout à fait compréhensible pour des enfants sous certaines conditions et que l'univers plaisant du monde animal mis en place est dénonciateur des mœurs mais qu'il ne faut cependant pas négliger l'enseignement, l’âme » à tirer. C'est le plus important, selon Jean de la Fontaine. Vivacité et récit original, le caractère plaisant du monde animal, par bien des aspects, la fable est propre à attirer les enfants cependant, Rousseau n'as pas tord lorsque qu'il énonce le fait que les fables ne sont pas évidente à comprendre. Mais est ce une raison justifiable pour les laisser de côté et ne choisir que des ouvrages simplistes pour participer à l'éducation des enfants ? Il accuse les Fables de manquer d'explications quant au vocabulaire soutenu, cependant Rousseau omet de penser que la lecture doit se faire accompagner d'un adulte. Ainsi, celui-ci pourra s'arrêter sur les mots difficiles et le lui expliquer. Cette lecture est un bon moyen d'apprendre le vocabulaire. Les histoires sont utiles pour apprendre à parler .Sans compter que, pour Rousseau, l'enfant a plus de mal à comprendre un discours qui n'est pas naturel. Mais, en terme d'antithèse, la poésie est justement plus attrayante, en particulier quand elle est raconté. Il est vrai que se retrouver devant un ouvrage uniquement composé en vers n'est pas nécessairement plaisant, mais pour un enfant, la versification des fables permet de retenir plus l'attention qu'une simple histoire. De plus, les fables sont de natures courtes, ce qui facilite la lecture quand on sait qu'un enfant se lasse très et arrive peu à se concentrer. Au choix, s'il faut enseigner aux enfants, autant le faire de façon ludique. Le fabuliste le souligne une morale nue apporte de l'ennui ».c'est pourquoi Les fables éveillent l'imagination car elles sont poétiques, imagées,stimule aussi la mémoire. et sont une porte d'entrée dans la complexité du monde adulte. A travers les animaux, La Fontaine décrit des situations injuste qui sont des réalités que nous ne devons pas cacher, pas même à des enfants, qui, d'autant plus, étaient d'actualités à la cours du Roi Louis XIV et dénonce certains défauts humains. Dans sa préface, La Fontaine nous fait part de son opinion quant au but de ses fables ces fables sont un tableau ou chacun de nous se trouve dépeint ». D'une part, Rousseau accuse les fables d'imposer une certaine cruauté du monde humain à l’enfant mais, par singulière contradiction, il critique le caractère invraisemblable des fables alors que La Fontaine met en scène un univers merveilleux qui permet d'atténuer la cruauté pourtant mise au jour dans le récit, comme dans le Loup et l'Agneau » qui se termine par le décès de ce dernier. Sans cet univers fictif, l'histoire racontée serait effectivement difficilement supportable. D'autre part, La Fontaine avec ses fables, critiquait l'absolutisme du roi et procédait a une satire déguisée de la monarchie en s'inspirant de sa propre vie, notamment suite à l'injuste arrestation de Fouquet, par exemple les obsèques de la Lionne » souligne l'influence délétère des courtisans de Louis XIV, en référence à Colbert Les animaux malades de la peste » qui dénonce de même les jugements de cour », capables de condamner l’innocent injustement. De plus, La Fontaine parle de nos défauts humains sans ambiguïté et qu'un enfant peut très bien comprendre comme la radinerie, l'avarice, l'inattention et indique dans sa préface que, grâce au fable, on se forme le jugement et les mœurs, on se rend capable de grande choses » et que il faut leur apprendre aux enfants ce qu'est un lion , un renard, ainsi du reste, et pourquoi l'on compare quelque fois un homme à ce renard ou à ce lion » et ceci, encore, peut se faire également accompagné d’un adulte lui expliquant la morale, le but du récit. . On peut aussi contrer Rousseau car il ne faut pas donner aux enfants une image utopique du monde et de la société, les fables montrent une vision réaliste du monde et préparent les enfants à la vie. Nous savons que la fable a pour objectif d'illustrer une morale. Celle ci n'est jamais claire, et exprime diverses observations tirées d'expériences multiples et le but de ses ouvrages est didactique, de même que La Fontaine écrivit des panégyriques au petit fils du Roi et au duc de bourgogne, des enfants. Nous avons vu précédemment que La Fontaine fait de toute réalité la matière d'un enseignement et se considère comme un moraliste, qui décrit les mœurs plutôt que comme un moralisateur qui donne des leçons de morale en nous faisant part de ce qu'il a appris quant à la nature humaine avec l'anthropomorphisme. Par l'illustration, la fable incite à la réflexion et demande un effort d’interprétation, en laissant l'enfant comprendre le sens du nous procédons à un raisonnement qui convient bien à un jeune esprit, car celui ci s'enracine dans une situation concrète et sollicite activement l'imagination, et qui en plus, est plus instructif que la méthode qui consiste à donner la règle avant l’application. À l'argument de Rousseau, pour qui les fables auraient un effet contre productif quant aux enfants, nous réponds que, pour La Fontaine, un enfant est apte à comprendre le sens de la morale et sait différencier les vices de la vertu. Il ne faut pas sous estimer la pensée d'un enfant car celle ci s'avère solide. De plus Les fables ne sont pas toutes naïves comme l'énonce Rousseau, car elles apprennent aux enfants qu'il faut se méfier des sophistes, des flatteurs et des hypocrites, d'où la morale du Corbeau et le Renard » Apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute », nous observons ici que ces fables enseignent comment survivre là où les puissants ont le pouvoir et où l'on risque toujours d'avoir affaire à plus fort ou plus rusé que soi aussi bien sous une monarchie qu’à la cour de récréation. La fable met aussi en garde contre les actes irréfléchis et imprudents, comme de descendre dans un puits sans savoir comment remonter dans Le renard et le Bouc. Ces histoires inculquent donc des valeurs comportementales qui aident le lecteur à subsister dans la société. La morale ressort dans chaque fable, par exemple la fable le chat et les deux moineaux » nous apprend qu'il faut se méfier de l'eau qui dort ou encore dans Le laboureur et ses enfants », et dans la cigale et la fourmi », Fontaine démontre l'importance du travail car le travail est un trésor ». L'enfant, comme dit Rousseau, s'identifie en effet aux personnages, oui, mais Le fabuliste a pour but de l'inciter à se remettre en question et ainsi corriger ces défauts. La fable est attrayante pour les enfants notamment avec le monde animal, la versification qui la rend plus poétique et la mise en place du merveilleux qui permet d'atténuer la cruauté dénonciatrice qui pourtant, persiste dans le récit et par le biais duquel nous pouvons en tirer un enseignement. Il convient de nuancer le débat Rousseau n'as pas tord quand il enonce » le fait qu'un enfant risque de ne pas comprendre les mots de vocabulaire , et, qu' il faudrait eviter au plus jeunes enfant les récits plus difficiles dans leur vision du monde , prenons pour exemple les Animaux malades de la peste », qui n'est certainement pas destiné au jeune public, il faut donc faire œuvre de pédagogue et selectionner les fables en fonction de l'âge de l'enfant. Ainsi nous pouvons dire que les fables touchent quand même le jeune public, car , avec la médiation d'un adulte, sont essentiel dans la formation morale des enfants pour qu'ils découvrent les aléas de la société et que certaines sont plaisantes et adaptées pour les jeunes esprits par le caractère merveilleux mis en place par le monde animal. Mais les adultes eux même tirent profit de ces fables,et y decèlent » des allusions quant à la politique et des subtilités qui peuvent échapper aux final, la pluralité des lecteurs possibles fait des fables de la fontaine le chef d'oeuvre qu'elles sont. Qu'on la lise enfant, adolescent ou adulte, ont y trouve toujours de nouvelles satisfactions, ces fables constituent un monument de notre littérature, c'est aussi la raison pour laquelle les fables sont toujours d'actualités dans l'enseignement scolaire. Ceci en est la preuve. Marketplace Pouvoir des Fables , La Fontaine Dissertation Français Document électronique Lycée A obtenu la note de 18/20 7 pages Description Cette dissertation traite de la problématique suivante Dans le Pouvoir des Fables », La Fontaine écrit Le monde est vieux, dit-on, je le crois / Cependant il faut l’amuser encore comme un enfant. ». D’après votre lecture des Fables et du parcours Imagination et pensées du XVIIème siècle », pensez-vous que l’imagination serve seulement à distraire et à amuser » ? Le corpus est les fables de La Fontaine du livre VII au livre XI. Extrait Depuis son existence l’Homme a su exploiter sa créativité. Au fil du temps elle est passée de l’agilité des mains à l’intelligence de l’esprit et s’orienta vers les sciences et singulièrement vers l’Art. C’est grâce à cette dernière forme d’intellect que se développe la littérature que l’on connait aujourd’hui. Elle permet de manifester des émotions et de partager le monde intérieur de l’âme humaine. Au XVIIème siècle plusieurs auteurs de cette époque ont mêlé cette créativité et l’écriture. Leu... Ce document ne correspond pas exactement à ce que vous recherchez ? Commandez votre document redigé sur mesure depuis notre service Commander un document Commander un document ou bien via la recherche par mots-clés Ces documents pourraient vous intéresser Comprendre et s’approprier l’œuvre Recherches préliminaires L’édition des fables illustrée par Gustave Doré offre à la fois un réel confort de lecture et de superbes illustrations. Pour comprendre les fables, on pourra s’aider du Précis élémentaire de littérature dans lequel les figures de style, la versification et ses règles, l’apologue et la fable sont présentés et expliqués. Le Dictionnaire universel d’Antoine Furetière Tome 1 et Tome 2 constitue quant à lui une ressource lexicale précieuse, même si La Fontaine s’était opposé au dictionnaire, qui concurrençait les Académiciens. Enfin, Principes de littérature de Marin de Boylesve rappelle la distinction entre les poèmes héroïque, héroï-comique, ou badin, distinction qui pourra être utile pour étudier une fable comme "Les Deux Coqs". On trouvera aussi dans cet ouvrage des définitions claires et précises de l’apologue et de la fable, une analyse du merveilleux et de son emploi. Développer une pensée claire et unifiée à propos des les livres VII, VIII et IX, qui proposent des fables si variées, n’est pas chose aisée. Pour s’aider, on peut consulter la table des matières de La Fontaine, d’Émile Faguet. Cette table propose un classement de nombreuses fables par thématique, ce qui peut permettre l’organisation d’exposés, ou de groupements de textes pour les épreuves orales du bac. La découverte par l’image Pourquoi ne pas aborder l’étude des fables par l’image ? Dans Iconographie des fables de La Fontaine, La Motte, Dorat, Florian, Eugène Lévêque aborde les fables à travers leurs illustrations. L’auteur nous propose un court résumé de chaque fable et analyse, de façon succincte, le travail d’un Gustave Doré, ou d’un peintre animalier comme Jean-Baptiste Oudry. Parce qu’il passe en revue les tableaux que Gérôme, Fragonard ou Millet ont consacré aux fables, le livre d’Eugène Lévêque peut donner lieu à des réalisations d’exposés autour de la lecture d’images. Pour prolonger la réflexion, l’on pourra admirer la Collection des animaux quadrupèdes de Buffon, formant 362 planches d'animaux coloriées, L'Histoire naturelle et raisonnée des différens oiseaux qui habitent le globe, Historia naturalis ranarum nostratium in qua omnes earum. Enfin, les Planches tirées du livre de portraiture pour ceux qui commencent à dessiner de Charles Le Brun permettent d’initier une réflexion autour de la physiognomonie. L’esthétique de La Fontaine Gallica vous propose de consulter le volume 4 du Cours de littérature, à l’usage des divers examens de Félix Hémon. On y trouve une histoire du genre littéraire qu’est la fable, avant et après La Fontaine, une biographie du fabuliste, une analyse de son style ainsi que de nombreux sujets de dissertation. Le chapitre La Fontaine imitateur explique comment le fabuliste s’est approprié le genre de la fable. Un autre ouvrage d’Émile Faguet, Les Grands Maîtres du dix-septième siècle, permet une analyse plus en profondeur de cette esthétique. Faguet y explique que c’est avant tout le rythme, et l’usage de différents vers au sein d’une même fable, qui fait l’art de La Fontaine "Il a connu et a presque révélé l'harmonie du vers pris en soi, du vers considéré comme une phrase musicale,". Faguet évoque aussi le brio de La Fontaine "Dans les Fables, il cause avec la nonchalance aimable d’un entretien familier - mais les parties narratives sont d'une vivacité et d'une brièveté étonnantes. Il y a là des tours qui ont une concision incroyable". Imagination et puissance d’évocation Des fables plus longues Les fables des livres VII à IX témoignent d’une appropriation du genre de la fable par La Fontaine. Délaissant l’inspiration ésopique, le fabuliste se tourne désormais vers le sage indien Pilpay, comme en témoigne l’avertissement de ce second recueil de fables. Des animaux, des hommes et un monde végétal mieux caractérisés Les fables se sont plus longues, abordent plus de sujets, mettent en scène des hommes et animaux plus incarnés. La singularité de La Fontaine s’exprime pleinement. Dans La Fontaine et Buffon, Damas-Hinard rappelle les talents d’observation de La Fontaine. Les fables dépeignent tous les milieux sociaux et le fabuliste adopte le champ lexical et le discours de tous ceux qui peuplent ses fables. Damas-Hinard évoque aussi la concision avec laquelle La Fontaine parvient à dépeindre les animaux, qu’il s’agisse des deux coqs, de la grenouille, du héron. Les animaux sont parfois dotés de noms propres et le Dictionnaire étymologique des noms propres d'hommes permet de comprendre certains choix opérés par La Fontaine. Outre les animaux, La Fontaine personnifie la nature et a recours aux allégories. En ce sens, on pourra consulter De l’allégorie ou Traités sur cette matière. La fiction orientale La Fontaine s’ouvre, dans les livres VII à IX, à de nouveaux thèmes et motifs mythologiques, notamment orientaux. Pour comprendre cet engouement, on pourra lire L’Orientalisme rendu classique en France. Le très complet dictionnaire La Mythologie de tous les temps, de tous les lieux et de tous les peuples et l’ouvrage Histoire de la civilisation ancienne Orient, Grèce et Rome permettent de mieux embrasser la multiplicité des sources de l’auteur classique qu’est La persanes de Montesquieu et les contes philosophiques de Voltaire tels que Candide ou l’Optimisme offrent quant à eux une réflexion sur les pouvoirs de la fiction, et de l’imagination, au service de la dénonciation. Pensées et regards mesurés sur le monde Valeurs et esthétique classiques au service de la réflexion Si elle n’aborde pas directement La Fontaine, L’Étude sur les moralistes français apporte un éclairage sur la morale classique, sur le positionnement de l’intellectuel classique sur la maladie et mort, la tristesse ou l’ambition. Les fables des livres VII à IX apparaissent parfois sous la forme de débats, discours, ou de méditations. Pour comprendre la structure d’un texte classique sur le plan stylistique, nous vous recommandons Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes dans lequel Matthieu Andrieux évoque aussi bien la clarté et l’efficacité du style que l’importance de la péroraison, ou le naturel dont sait faire preuve La Fontaine. On y trouve enfin une analyse de plusieurs figures de style et de leurs effets. La fable au service de la satire sociale Les fables des livres VII à IX dénoncent aussi bien l’ineptie et la morgue des courtisans, l’absurdité d’un orgueil mal placé, que la cupidité du clergé ou l’incompétence des médecins. Elles portent également un regard sur la politique menée par le Roi-Soleil. Pour apprécier cette dimension satirique, on pourra lire le jubilatoire Essai sur l'art de ramper, à l'usage des courtisans, mais aussi les portraits de Cimon et Clitandre, Arrias ou Giton dans Les Caractères de La Bruyère. Dans Les Fastes de Versailles depuis son origine jusqu'à nos jours, Hippolyte Fourtoul passe en revue de nombreux personnages de la cour évoqués implicitement dans les fables, tels que Colbert ou Mme de Montespan, se penche sur les origines de la disgrâce de Fouquet ainsi que sur la politique extérieure de Louis XIV. L’ouvrage Guerres sous Louis XIV d’Alfred de Villeneuve explique quant à lui le contexte de la Guerre de Hollande. Pour aller plus loin... Mars 1668 les Fables de La Fontaine voient le jour Les sources orientales de La Fontaine Les Fables de La Fontaine sur le petit écran Les Fables à l’école Les éditions pour la jeunesse des Fables de La Fontaine Les Fausses Confidences théâtre et stratagème Préparer le bac de Français avec Gallica Le Malade imaginaire spectacle et comédie La Princesse de Clèves individu, morale et société Le Rouge et le Noir esthétique et valeurs du personnage de roman Introduction - XVIIème / classicisme - La Fontaine a donné à la fable, genre jusque là mineur, ses lettres de noblesse véritable genre littéraire, proche des grands genres –théâtre, épopée, poésie… - Cette fable appartient au 1er recueil didactique destiné aux enfants, fables simples, peu développées par rapport au 2ème recueil…. - Fable qui précède Les deux Taureaux et une Grenouille ». Ressemblances deux personnages identiques face à un personnage tout seul ; une morale appliquée à la politique française. Fable qui suit L’Oiseau blessé d’une flèche » la Belette se prétend oiseau v. 13. Une fable peu connue. Le XVIIème siècle est marqué par les écrivains de Cour, tels que Molière, Racine, Corneille et La Fontaine. Auteurs de comédies, de tragédies ou tout simplement de fables, ils exerçaient par leurs écrits une forte influence sous la monarchie absolue de Louis XIV. Molière dresse une piquante satire des petits nobles » dans son Bourgeois Gentilhomme, tandis que La Fontaine plaît à la Cour avec ses deux recueils de Fables, qui tantôt trahissent les intrigues de cour, tantôt offrent au lecteur une vision plus générale de la vie et lui proposent des conseils qui dépassent les mœurs de la Cour proprement dite. Dans La Chauve-souris et les deux Belettes », La Fontaine donne une leçon de sagesse » à celui qui vit dans un milieu plein de dangers et de pièges. Marqué par la prédominance du genre théâtral, il fait de cette fable une petite pièce de théâtre humoristique qui propose une morale très conforme aux principes du classicisme. I- Une esthétique théâtrale très XVIIème siècle » A. Une petite pièce classique, très symétrique Par bien des aspects, La Chauve-souris et les deux Belettes » s’apparente à une petite pièce de théâtre, composée de deux scènes symétriques. - La structure même de la fable, sa composition repose sur deux anecdotes d’égale longueur –environ quinze vers- très similaires dans leur déroulement. Dans les deux scènes », la Chauve-souris atterrit chez une belette et, par sa ruse, arrive à se sauver Par cette adroite répartie, Elle sauva deux fois sa vie ». - Les dialogues, qui occupent la plus grande partie de la fable, concourent à l’impression de symétrie presque parfaite entre les deux scènes –on pourrait dire sketchs » de nos jours. En effet, ils sont très similaires ainsi, la Chauve-souris s’exclame dans la scène 1 » Je suis oiseau voyez mes ailes. Vive la gent qui fend les airs… » v. 13-15 Et, dans la scène 2 Je suis souris vivent les rats ! Jupiter confonde les chats… » v. 26-28 La Fontaine, par ces échos entre les deux dialogues en parallèle, répond au goût classique de la symétrie et de l’équilibre. B. Le souci de la vivacité et de la variété Mais, pour ne pas ennuyer le lecteur par une répétition qui pourrait être lassante, il recourt à de nombreux moyens. - L’abondance de verbes d’action rend le récit trépidant, évite à l’action de stagner et en accélère le rythme ; il s’agit, pour la plupart, de verbes de mouvement, employés au passé simple qui traduit une action rapide et soudaine la Belette accourut », la Chauve-souris donna tête baissée »… La Fontaine utilise aussi, pour camper deux situations semblables, une présentation différente qui introduit de la variété. Ainsi, les circonstances de l’accident dans les deux scènes » ne sont pas rapportées de la même façon Une Chauve-souris donna tête baissée Dans un nid de Belette… » Plus loin, Deux jours après, notre étourdie Aveuglément va se fourrer Chez une autre Belette… » Le ton du fabuliste se fait moins objectif il laisse percer, en même temps qu’un léger reproche, sa sympathie pour sa créature –à travers l’adjectif possessif notre », qui en même temps implique le lecteur- ; le personnage n’est plus désigné froidement par sa race animale, mais par son trait de caractère dominant … - Les similitudes sont aussi compensées par des variantes dans la structure des répliques. Ainsi, la Chauve-souris, bien qu’elle exprime dans chaque scène des sentiments similaires, varie ses expressions et son style Je suis oiseau voyez mes ailes. Vive la gent qui fend les airs » devient, face à deuxième belette Qui fait l’oiseau ? C’est le plumage. Je suis souris vivent les rats ! » Variété dans le rythme des vers, dans la structure syntaxique, Moi, souris ! Des méchants vous ont dit ces nouvelles » v. 11 Moi, pour telle passer ? Vous n’y regardez pas… » v. 21 - Enfin, comme au théâtre, par souci de contracter le temps, La Fontaine varie la façon de rapporter les paroles dans la première anecdote, la Belette s’adresse directement à la Chauve-souris Quoi ! vous osez, … à mes yeux vous produire… » ; dans la deuxième, les réactions de la Belette sont exprimées indirectement et son discours ramassé la dame du logis, … S’en allait la croquer en qualité d’oiseau ». - Variété aussi dans les personnages mentionnés belettes, chats oiseaux… et même l’auteur de cet univers » l’on ne s’attendait guère de voir aussi Jupiter » v. 28 en cette affaire… C. Les ingrédients » d’une pièce de théâtre… - Décors, costumes » et didascalies… La Fontaine mentionne les décors et les costumes » nécessaires à la mise en place –sinon à la mise en scène- de l’anecdote dès le deuxième vers, il précise que l’action se déroule dans un nid de belette », ce qui sollicite l’imagination du lecteur de façon très concrète. L’indication de jeux de scène donne à la fable son allure théâtrale de comédie ainsi la Chauve-souris donna tête baissée » dans un nid de belette ; plus loin, elle déclare Je suis oiseau, voyez mes ailes », propos qui suggèrent ses gestes qui participent au pouvoir de persuasion de son discours. Ces mots jouent le rôle de didascalies internes qui seraient précieuses pour un acteur désireux de mettre en scène » la fable. Cependant, l’absence presque totale d’accessoires rend la pièce » plus sobre, et par là plus conforme à l’esthétique classique, laisse libre cours à l’imagination et en même temps met l’accent sur l’action et la psychologie des personnages. - Des allures de tragédie conflit et suspense - Comme toute pièce de théâtre, l’action repose sur un affrontement –ici double- c’est un conflit immémorial qui oppose deux engeances, deux races », dont l’une aurait tâché de … nuire » à l’autre ; l’une des Belettes est envers les souris de longtemps courroucée », l’autre est aux oiseaux ennemie ». - On pourrait se croire dans l’univers de la tragédie, dans lequel le personnage principal est par deux fois en danger de sa vie ». Le lecteur est pris par un suspense dans lequel se joue le sort de la pauvrette », qui pourrait bien devenir victime. Il se demande si la Chauve-souris, prise une deuxième fois, réussira à se sauver. » Le fabuliste lui laisse même entrevoir la mort tragique de la Chauve-souris la Belette s’en allait la croquer en qualité d’oiseau » ou accourait pour la dévorer ». La réponse à ces interrogations n’est donnée que plus tard, après un long discours argumentatif dans lequel la brièveté de l’octosyllabe –par opposition à l’alexandrin majestueux- traduit le désarroi de la Chauve-souris. - Le vocabulaire lui-même est celui, soutenu, de la tragédie - il est question de courroux », d’ outrage », de sauver sa vie »- et les périphrases contribuent à ce ton la Chauve-souris parle de l’auteur de cet univers » et de la gent qui fend les airs » pour désigner le créateur d’une part, les oiseaux d’autre part. Se parodiant lui-même, La Fontaine mentionne la dame du logis, avec son long museau », qui préfigure la dame au nez pointu » du Chat, la Belette et le Petit Lapin ». II- La bonne humeur d’une comédie A. Le comique de répétition Et pourtant… malgré ces ingrédients » propres à la tragédie, la fable reste une comédie et la bonne humeur, l’humour et la fantaisie de La Fontaine l’emportent. Il s’agit tout d’abord d’un comique de situation. Le fait que la Chauve-souris se laisse attraper » par deux fois par le même animal amuse le lecteur. Plus loin, lorsqu’elle est si prompte à renier ses origines, elle fait sourire Moi, souris ! », Moi, pour telle passer ? ». La structure de l’histoire repose sur la répétition, dont on sait qu’elle est source de comique. La symétrie des répliques de la Chauve-souris, presque identiques d’une fois sur l’autre Vive la gent qui fend les airs ! », Vivent les rats », mais pour soutenir deux thèses diamétralement opposées l’une à l’autre, n’en devient que plus comique. B. La parodie de tragédie - Les expressions qu’elle utilise sont plaisantes dans la bouche d’une Chauve-souris comme une parodie de tragédie ; le décalage entre la nature de l’animal et son parler ampoulé, parfois très soutenu, amuse le lecteur Jupiter confonde les rats ! » aurait, n’étaient les rats », les accents d’une imprécation tragique ! - Mais La Fontaine passe sans scrupules du langage soutenu au langage familier Quoi ! vous oser, dit-elle, à mes yeux vous produire… » s’oppose au verbe familier se fourrer » v. 19. Le verbe croquer » contraste avec l’expression soutenue on lui faisait outrage ». A Jupiter » en début de vers font écho… les chats » ! C. Des personnages amusants et schématiques - Comme dans la comédie, les personnages sont amusants parce que schématiques. L. F. n’esquisse qu’un seul croquis physique, celui d’une des belettes, tournée en caricature La dame du logis avec son long museau ». - Ces personnages, mi-animaux, mi-hommes, sont en fait plus représentés par des traits psychologiques grossis qui les caractérisent. 1 Les deux Belettes ne pensent qu’à croquer » ou dévorer » leur proie, elles n’obéissent qu’à leurs instincts premiers, sans réflexion. Elles sont toutes deux opposées à la Chauve-souris et par leur similitude font penser aux deux pères des Fourberies de Scapin. Elles sont l’image des puissants sans scrupules. 2 La Chauve-souris , elle, est étourdie », mais elle est aussi très bonne comédienne, douée pour le théâtre, belle parleuse ». Ses qualités d’avocate qui plaide sa propre cause, sa malice révèlent son intelligence et son à-propos. Le lecteur comprend alors qu’elle représente le courtisan habile et trompeur. III- La philosophie » de La Fontaine Castigat ridendo mores », disait Aristote de la comédie. La fable semble jouer le même rôle. Dans cette petite comédie », le lecteur peut discerner d’une part une critique, d’autre part des conseils de vie et une philosophie de la vie propres à La Fontaine. A. Les cibles de la critique, une vision pessimiste de la société les puissants et les dangers de la vie La fable a d’abord une portée politique et sociale. - Les allusions aux conflits du XVIème siècle que comporte la morale explicite, clairement séparée du récit, - L’écharpe », pendant les guerres de Religion, servait de signes de reconnaissance aux différents partis en conflit et la Ligue », dirigée par les ducs de Guise et de Mayenne, s’opposant violemment à Henri III qu’elle chassa de Paris en 1588- ne sont que des masques pour viser le XVIIème siècle dans lequel vivaient –dangereusement- les courtisans, parmi lesquels La Fontaine même. La Fontaine choisit des exemples moins brûlants que ceux de la Fronde, mais personne, en le lisant, ne s’y trompait. - Les deux Belettes, sans foi ni loi, prêtes à croquer » les faibles comme la pauvrette », sont nombreuses à la Cour et font régner la loi du plus fort. La Cour est présentée comme le lieu de tous les dangers » que les étourdis » comme La Fontaine lui-même ont du mal à éviter. B. Conseils de vie pour un sage » Dans cette société, il faut survivre ou plutôt sauver sa vie ». Les puissants obligent ainsi les plus faibles à mentir. Et le sage » ici n’incarne pas dans cette fable la vertu, mais la prudence du faible pris entre les partis. Par des termes affectifs la pauvrette », l’adjectif possessif notre étourdie » ou à connotation positive le sage », le lecteur comprend que La Fontaine approuve les procédés de la Chauve-souris, cette hypocrisie volontaire qui consiste à user du pouvoir de la parole et des adroites reparties » et à savoir changer d’attitude selon les circonstances. Nul héroïsme ou incitation à la vertu à tout prix ; mieux vaut l’habileté et la prudence. Et l’on comprend que, derrière le personnage du XVIème siècle auquel le fabuliste donne la parole directement pour clore avec vivacité sa fable, se profile La Fontaine lui-même. Au fond, le fabuliste critique la société qui empêche le sage » d’exprimer sa propre opinion et le contraint à se conduire hypocritement. C. Une philosophie » classique ? Plus généralement, la fable, dans la philosophie » de la vie qu’elle suggère comme dans son esthétique, obéit au principe classique juste milieu, de la prudence et de la modération -qui s’appuie sur une analyse somme toute assez pessimiste de la nature humaine-. Sous des aspects plus riants et plus plaisants, la vision du monde de La Fontaine ressemble à celle d’un La Rochefoucauld dans ses Maximes. Conclusion La Chauve-souris et les deux Belettes » fait partie de ces fables qui dessinent une conduite de vie qui permit à La Fontaine de vivre dans son milieu et dans son temps elle allie la vivacité et l’alacrité qui plaisaient tant aux courtisans et les divertissaient et la profondeur de la pensée d’un sage ; elle répond au goût de son époque pour la représentation théâtrale du monde et en même temps débouche sur une morale » que les comédies de Molière véhiculaient aussi. Il n’est pas étonnant que des hommes de scène, et même encore tout récemment comme Robert Wilson à la Comédie Française en 2005, aient puisé dans des fables comme celle-ci la matière à un spectacle qui divertit encore enfants et adultes. Précisions complémentaires Le contexte historique C’est une nouvelle fois Esope qui procurera l’argument permettant à La Fontaine d’écrire cette fable. Mais celui-ci en fera une peinture des mœurs politique hésitantes de l’époque. Nous sommes en effet tout proches de la Fronde dirigée contre Mazarin 1648-1653. Pourtant, La Fontaine ne parlera pas de la Fronde mais de la Ligue 1576-1594. Explication sur les termes du texte Tête baissée ? Bien sûr, puisque les chauve-souris dorment la tête en bas ! Sans fiction Sans mensonge. Ma profession Le terme La gent L’espèce. Aux oiseaus ennemie Ennemie des oiseaux. Qui fait l'oiseau? Qu’est-ce qui fait l’oiseau ? Je suis souris, Vivent les rats! Confusion fréquente chez La Fontaine qui ne distingue pas les souris des rats. Jupiter confonde les chats! Puisse Jupiter confondre les chats ! Changeants Toujours cet accord du participe présent qui, s’il nous déconcerte maintenant, était normal à l’époque. Changer d’écharpe correspond à notre tourner la veste », c'est-à-dire changer d’avis ou de camp. A l’époque, on se servait d’écharpes, portées en bandoulière. Leur couleur indiquait le camp auquel on appartenait les partisans de la Ligue portaient une écharpe verte, ceux du roi une écharpe blanche. On dit , faire la figue à quelqu’un, pour se moquer de lui » Furetière. Il s’agit d’une expression populaire d’origine italienne qui s’accompagnait d’un geste douteux représentant le sexe féminin. Des questionnements humanistes allant de l’Homme à l’honnête homme idéalisé. Les Lumières proposent pour leur part une autre idée de l’Homme, libre parce que doté de raison. Le XVIe siècle ou période de la réflexion sur l’Homme. La foi en l’Homme et le goût du savoir sont au cœur des réflexions des penseurs humanistes. En rupture avec la pensée médiévale axée sur le Sacré, ils se nourrissent des textes antiques. Les découvertes récentes telles que l’héliocentrisme et le Nouveau Monde remettent en cause la place et la condition de l’Homme et développent des modèles de société inédits. À l’image des cités idéales antiques, Thomas More crée l’Utopie, univers de rêve où tout semble soumis à la raison. L’éducation est repensée comme un véritable perfectionnement de l’individu Il faut former les enfants à la vertu et aux lettres dans un esprit libéral, et cela dès la naissance» Erasme, F. Rabelais. L’essai naît à cette période, c’est une approche du sujet par des tentatives successives, se mettant soi et son jugement à l’épreuve, sans prétendre à un aboutissement. Montaigne dans Les Essais, 1533-1592 s’interroge sur lui-même, sur l’Homme, déchiré entre misère et grandeur, et donne une leçon de tolérance en opposant la barbarie des civilisés colonisateurs à l’innocence des des mœurs au XVIIe siècle. Naissant avec le XVIIe siècle, le classicisme établit des règles esthétiques, intellectuelles et morales, codifiant les genres et la langue. La raison» et la mesure» sont célébrées et dans des satires féroces, les moralistes peignent les mœurs de la société. Les formes sont brèves pensées, maximes, fables, caractères, lettres, contes... la finesse de l’esprit est nécessaire à l’artiste qui veut réussir à plaire et instruire à la fois. Les Fables de Jean de la Fontaine 1668-1694 sont des apologues composés d’un récit bref, léger et d’une morale pratique d’où ressort la cruauté de la société du Grand Siècle. L’idéal de l’honnête homme, sage, aimable et spirituel traverse les œuvres où bienséance et respect des règles sont de rigueur. Traversé par le courant de pensée Janséniste, certaines œuvres affichent leur vision pessimiste de l’humanité entachée par le péché originel. Nicolas Boileau, Blaise Pascal, La Rochefoucauld, La Bruyère, Mme de Sévigné ou Charles Perrault sont les auteurs les plus Lumières de la Raison et combats pour la Liberté Les avancées scientifiques et techniques permettent de croire au progrès, à la raison, face à l’intolérance et aux superstitions. Aussi, les philosophes des Lumières s’opposent à toute forme d’oppression en usant de leur esprit critique. L’Homme est pensé comme perfectible, voué à être libre et moralement meilleur grâce à la connaissance et la raison. Les Lumières s’émancipent des dogmes et des principes défendus par la religion. De ce fait, menaçant l’ordre établi religieux et politique, les œuvres sont souvent censurées car elles critiquent les injustices de la société, comme celles liées au statut social au détriment des mérites personnels. L’un des combats de cette époque est bien sûr celui de l’esclavage. L’Encyclopédie, œuvre collective, dirigée par Diderot, réunit les connaissances de l’époque pour vaincre l’obscurantisme. Auteurs engagés, les philosophes diffusent leurs idées dans de nouveaux lieux salons et cafés littéraires où elles sont à la portée de tous. Leur engagement se fait parfois au prix de leur liberté. Des lettres, des traités, des articles, des essais, des discours mais aussi des contes philosophiques Candide, L’Ingénu de Voltaire ou des œuvres épistolaires sont les genres les plus fréquents à cette époque . Les Lettres Persanes, qui sont le récit de la correspondance fictive entre deux Persans, permettent en 1721 à Montesquieu de critiquer la société française sans risquer la censure. Les auteurs significatifs de cette période sont Jean-Jacques Rousseau, Jean le Rond D’Alembert, Olympe de QU’IL FAUT RETENIRRelecture de la pensée antique et en l’Homme. ● Questionnements sur l’éducation, la politique, la religion. ● Formalisme et codification bienséance et beau langage. ● Idéal de l’honnête de la contre l’obscurantisme de la monarchie absolue et des injustices progrès est lié à la raison et aux lieux de savoirs ouverts à tous.

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